La route des damnés

Le titre du livre. Sans même considérer la page couverture ou la quatrième de couverture ou même les thématiques du roman, je savais que ce serait un livre que je voudrais lire pour la spooky season. Le titre est juste parfait !

Ce roman n’est pas du tout allé dans le sens que j’aurais cru qu’il irait. Il s’est plutôt trouvé être un page-turner, qui me faisait me demander à chaque page ce qui allait se produire, quels évènements les guettaient et s’ils allaient réussir à s’en sortir. Une fin que je n’avais pas venu venir malgré les milliers d’hypothèses émises en cours de route.

Ça fait quelques romans en lien avec les boucles temporelles que je lis en l’espace de quelques mois. Moi qui n’en était pas une habituée, je commence à m’y laisser prendre. Je pensais avoir réussi à percer les codes de ce genre de roman, il y en a toujours un pour me prouver le contraire, comme ce fut le cas ici.

Un univers sombre, bien décrit, qui te laisse t’en imprégner. Si tu fermes les yeux, tu peux toi aussi t’imaginer dans le brouillard, entendre les sons et ressentir la terreur face à la situation. Petit bémol, j’ai parfois trouvé que certaines scènes s’allongeaient un peu dans la répétition, mais c’était assez subtile pour ne pas gâcher l’expérience de lecture. Seul point que j’aurais aimé un peu plus détaillé : la fin. J’ai envie de questionner, de savoir, d’aller au-delà du point final.

Une belle lecture déroutante et qui te fera ressentir tout l’anxiété des personnages en cette période spooky.

Le roman met en scène Samuel et Nadya, un couple qui part pour ce qui devait être un simple et banal week-end en famille.
Ils décident d’emprunter une route secondaire. C’est alors que des phénomènes bizarres surviennent : brouillard étrange et persistant, créatures hostiles, l’horloge du tableau de bord du véhicule qui indique toujours la même heure 15 h 33. Le temps semble figé, et ils comprennent alors qu’ils ne sont pas prêts de repartir. Les autres personnages ont à chaque fois un rôle différent tout le long du livre.

-> C’est un livre assez surprenant, qui est à la fois un thriller psychologique et un thriller surnaturel. Les deux protagonistes sont plongés dans ce qui ressemble à un cauchemar claustrophobe, et c’est le début d’une lente et terrifiante descente dans l’horreur existentielle. Un roman angoissant où le lecteur est également plongé dans ce brouillard pernicieux et oppressant.

Une écriture fluide et une ambiance macabre maîtrisée pour un détour terrifiant mêlant subtilement le fantastique et le psychologique.

Merci à l’auteur et aux Éditions L’atelier des rêves pour cette très belle lecture.

Pour le commun des mortels, un livre qui relate un « replay » procure une expérience aussi troublante qu’intrigante. Ce sentiment d’être témoin d’une boucle narrative, où chaque détail peut prendre une autre tournure, crée une tension presque palpable. On ressent à la fois l’impatience de découvrir comment tout pourrait évoluer et une certaine nostalgie pour les versions précédentes : dans laquelle aurait-on voulu ne jamais connaître pire ?

Dès le début, j’ai été happée par la touche unique adoptée par l’auteur pour illustrer ce cycle perpétuel. Ce concept revisité m’a permis, pour une rare fois, de revivre les scènes sans désirer y mettre un terme prématuré.

Au fil de ma lecture, l’inquiétude s’intensifiait : une interrogation sur mes propres choix s’imposait alors sur ce qui serait arrivé si mes décisions avaient pris une tout autre destination.

À chaque remaniement du récit, je ressentais une invitation à voyager différemment, à observer les personnages se réinventer sous mes yeux et je souhaitais pouvoir crier aux protagonistes de poursuivre leur chemin.

À l’issue de mon périple, j’ai refermé « La route des damnés » avec l’impression d’avoir traversé mille et une vies, mais avant tout, avec un véritable coup de cœur pour la plume de Robert Bergevin.